07.04.2020: Situation du personnel infirmier dans le monde

publié le 07.04.2020

Un nouveau rapport de l'OMS et ses partenaires examine en profondeur le corps de métier le plus largement représenté parmi les personnels de santé. Il met en avant d’importantes lacunes et identifie les domaines prioritaires d’investissement ,à savoir la formation du personnel infirmier, l’emploi et le leadership en vue de renforcer ses capacités à l’échelle mondiale et ainsi d’améliorer la santé pour tous.

Trouvez voici un petit résumé.


En vue de prévenir une pénurie planétaire, le rapport estime que les pays qui y sont déjà confrontés doivent augmenter le nombre total de diplômés en soins infirmiers de 8 % par an en moyenne (...).

Les dirigeants politiques comprennent le coût de la formation d’un personnel infirmier professionnel et du maintien de ses effectifs, mais ce n’est qu’aujourd’hui que nombre d’entre eux en reconnaissent la vraie valeur.
Ce rapport met en lumière la contribution du personnel infirmier et confirme que l’investissement dans cette profession représente un bénéfice pour la société, et non un coût.

(...) nous appelons les gouvernements à faire ce qui est juste : investir dans cette magnifique profession et observer les bénéfices que tireront leurs populations du travail remarquable que seul le personnel infirmier peut mener à bien.

Les femmes représentent environ 90% du personnel infirmier. Pour autant, peu d’infirmières se trouvent à des postes à responsabilités dans le secteur de la santé, l’essentiel étant occupé par des hommes. Or, lorsque les pays donnent la possibilité au personnel infirmier d’assumer un rôle de direction, par exemple en créant un poste de directeur général des soins infirmiers (ou un poste équivalent) au niveau de l’administration centrale (cf. demande d'un directeur des soins à la direction de la santé) ou en disposant de programmes de renforcement des capacités de direction du personnel infirmier, les conditions de la profession s’améliorent.

Les mesures proposées dans ce rapport sont le reflet d’actions que, selon nous, tous les pays peuvent entreprendre dans les 10 prochaines années en vue de garantir que les effectifs de personnels infirmiers soient suffisants dans chaque pays et que ces professionnels mettent pleinement à profit leur éducation, leur formation et leurs compétences professionnelles de façon à améliorer les prestations de services de soins de santé primaires et de faire face à des urgences sanitaires telles que la COVID-19. Pour cela, il faut commencer par mettre en place une vaste concertation intersectorielle qui examine les données disponibles sur le personnel infirmier au regard du système de santé d’un pays, de ses personnels de santé et de ses priorités sanitaires.

Afin que le monde dispose du personnel infirmier dont il a besoin, l’OMS et ses partenaires recommandent que tous les pays :

  • Accroissent le financement en vue de former et de recruter un plus grand nombre d’infirmiers et d’infirmières ;
  • Renforcent leurs capacités de collecte, d’analyse et d’action en matière de données relatives aux personnels de santé ;
  • Suivent la mobilité et les migrations du personnel infirmier et les gèrent de façon responsable et éthique ;
  • Offrent au personnel infirmier une formation initiale et continue dans les domaines scientifiques, technologiques et sociologiques, afin d’en faire un moteur de progrès dans les soins de santé primaires ;
  • Créent des postes de responsables, notamment un poste de directeur général des soins infirmiers au niveau de l’administration centrale, et soutiennent le renforcement des compétences de direction parmi les jeunes infirmiers et infirmières ;
  • Fassent en sorte que le personnel infirmier des équipes de soins de santé primaires utilise l’éventail complet de ses compétences, notamment pour la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles ;
  • Améliorent les conditions de travail, notamment en assurant des effectifs de personnels suffisants, une rémunération juste, et en respectant le droit à la santé et à la sécurité́ au travail ;
  • Mettent en œuvre des politiques relatives au personnel infirmier qui soient soucieuses de l’égalité́ des genres ;
  • Modernisent la réglementation de la profession en harmonisant les normes relatives à la formation et aux pratiques, ainsi qu’en utilisant des systèmes capables de reconnaître et de vérifier les compétences professionnelles du personnel infirmier à l’échelle mondiale ;
  • Renforcent le rôle du personnel infirmier au sein des équipes de soins en faisant collaborer différents secteurs (santé, éducation, immigration, finance et travail) avec les parties prenantes du secteur infirmier en vue de l’établissement d’un dialogue stratégique et de la planification des effectifs.

Le message porté par le rapport est clair : les gouvernements doivent investir de façon à accélérer massivement la formation, la création d’emploi et les capacités de direction de la profession infirmière.

Sans le personnel infirmier, sans les sages-femmes, et sans les autres personnels de santé, les pays ne peuvent ni remporter le combat contre les flambées, ni instaurer la couverture sanitaire universelle, ni atteindre les Objectifs de développement durable.